Symphonie collector
Date
2009
Durée totale de l'oeuvre
38'49
Studio de composition
Collection
Genre de l'oeuvre
Relations entre contenus
Ce contenu Puise dans les sources sonores de
1er quatuor
Ce contenu Puise dans les sources sonores de
Symphonie pour un homme seul, 1ère version
Pulsations, version 2011
Puise dans les sources sonores de
Ce contenu
Pour citer ce document
Henry, Pierre, 1927-2017, “Symphonie collector,” Pierre Henry, consulté le 27 septembre 2024, https://pierre-henry.org/items/show/35.
Symphonie collector - strette
Créateur
Henry, Pierre, 1927-2017
Description
Symphonie collector est une relecture en 12 mouvements de la Symphonie pour un homme seul [1950] créée en hommage à Pierre Schaeffer à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance. Cette version nouvelle a été composée d’après les originaux sur disques souples, inventoriés par Pierre Henry avec le concours de la BnF, chargée de leur numérisation.
"J’ai voulu commencer ce rêve de Symphonie avec une trépidation de chemin de fer. Un souvenir concret de l’Etude aux chemins de fer de Pierre Schaeffer. Des rythmes nouveaux fabriqués avec des meubles rustiques de salle à manger et des pulsions tournantes enregistrées au Studio de la Radio nommées à l’époque boîtes roulantes.
Alors vient tout naturellement la PROSOPOPÉE, figure musicale en mouvements. Cri et halètement, pas et rumeur évoquant un absent : Pierre Schaeffer. Introduction martelée par les fameux sillons fermés sur disque souple 78 tours. Un trésor ces travaux préparatoires de la Symphonie pour un homme seul! Ici je fredonne, je chante avec ma langue, j’ajoute des roucoulades, j’imagine, je me souviens de mes anciens chorus et collectifs. Ainsi les bruits préparés enfouis dans le creusoir de mon piano s’enchaînent en harmonies ou en séries. On croit entendre des mélanges d’opéra chimériques. Les trains passent, la Symphonie projette ses vieux sillons.
Pendant six mois j’ai, écouté, repéré et classé 87 disques souples Pyral soit 260 plages. Sons envers remis à l’endroit, retimbrés en un dialogue de vie. Comme un texte. Gloses infinies. On a envie d’en répertorier les procédés de composition : en harmonie/ homophonie/ doublage/ fugue en canon éclaté/ alternance/ répliques/enchaînement/ soutien orchestral/ ornementation/ paraphrase.
PARTITA. Pour claviers. Jeu thématique en moquerie sérielle pour quatuor : vibra/ piano/ violon/ harpe. Mais assez vite la mélodie du vibraphone s’estompe vers une antiphonie de VALSE en double chœur. Le vocal se répond en cascades ébouriffantes. Après cette amplification de la pensée créative de Schaeffer un paquebot s’avance. C’est l’EROTICA emblématique immergé de soupirs en vocalises. Ce chant d’amour entrecoupé d’un grillon se délite tout à coup. Les voix s’accélèrent en un SCHERZO vif, pétillant et zébré de rires et de ah-ah. Le texte de base dit par Nadine et Pierre est transposé dans une tessiture élevée, liée à une improvisation que j’ai faite au piano en imitant les mélodies des voix. Avec ce dialogue on croit entendre une invention comme du Bach. Dans ce remixage très polyphonique je retrouve mes insolences d’antan.
PROSOPOPÉE 2 : un concerto de grincements (on dirait des poules) dans le réel d’un train et le couinement de milliers de violons. L’oreille s’épouvante mais voici la machine à APOSTROPHE. Le piano- cric orchestre un absolument décisif net et définitif. Tout se tait et c’est la guerre avec ses orifices comme des bulles inversées. Chutes dans un escalier. Rythmes en syncopes. Bruits de râpes et beaucoup de cris. Charrue musicale, hoquets de la terre. Pressentiment de destruction. Fresque illuminée : EROÏCA.
Dixième morceau CADENCE où mon piano s’élargit. Je pense au film : « Les 5000 doigts du Docteur T ». Tous les Cage du monde descendent la gamme. Les gémissements s’étranglent. Voici l’INTERMEZZO, morceau pathétique. « Rom rom tirelire », cueillette « d’heure exquise en ixe heureux ». Et au-delà Pierre Schaeffer annonce les titres de la première Symphonie pour un homme seul. Enfin l’outre-tombe s’entremêle et se décline. Il rejoint la fameuse STRETTE, aujourd’hui en chemin de fer. Les scieries au corps de violoncelle enchanté disent la naissance de cette musique : racines de sons, timbres minéraux, notes trompe-oreille et : « je continue à rêver la nuit de musiques utopiques »…
Pierre Henry, 1er décembre 2009, note de programme de la création, 2010.
Alors vient tout naturellement la PROSOPOPÉE, figure musicale en mouvements. Cri et halètement, pas et rumeur évoquant un absent : Pierre Schaeffer. Introduction martelée par les fameux sillons fermés sur disque souple 78 tours. Un trésor ces travaux préparatoires de la Symphonie pour un homme seul! Ici je fredonne, je chante avec ma langue, j’ajoute des roucoulades, j’imagine, je me souviens de mes anciens chorus et collectifs. Ainsi les bruits préparés enfouis dans le creusoir de mon piano s’enchaînent en harmonies ou en séries. On croit entendre des mélanges d’opéra chimériques. Les trains passent, la Symphonie projette ses vieux sillons.
Pendant six mois j’ai, écouté, repéré et classé 87 disques souples Pyral soit 260 plages. Sons envers remis à l’endroit, retimbrés en un dialogue de vie. Comme un texte. Gloses infinies. On a envie d’en répertorier les procédés de composition : en harmonie/ homophonie/ doublage/ fugue en canon éclaté/ alternance/ répliques/enchaînement/ soutien orchestral/ ornementation/ paraphrase.
PARTITA. Pour claviers. Jeu thématique en moquerie sérielle pour quatuor : vibra/ piano/ violon/ harpe. Mais assez vite la mélodie du vibraphone s’estompe vers une antiphonie de VALSE en double chœur. Le vocal se répond en cascades ébouriffantes. Après cette amplification de la pensée créative de Schaeffer un paquebot s’avance. C’est l’EROTICA emblématique immergé de soupirs en vocalises. Ce chant d’amour entrecoupé d’un grillon se délite tout à coup. Les voix s’accélèrent en un SCHERZO vif, pétillant et zébré de rires et de ah-ah. Le texte de base dit par Nadine et Pierre est transposé dans une tessiture élevée, liée à une improvisation que j’ai faite au piano en imitant les mélodies des voix. Avec ce dialogue on croit entendre une invention comme du Bach. Dans ce remixage très polyphonique je retrouve mes insolences d’antan.
PROSOPOPÉE 2 : un concerto de grincements (on dirait des poules) dans le réel d’un train et le couinement de milliers de violons. L’oreille s’épouvante mais voici la machine à APOSTROPHE. Le piano- cric orchestre un absolument décisif net et définitif. Tout se tait et c’est la guerre avec ses orifices comme des bulles inversées. Chutes dans un escalier. Rythmes en syncopes. Bruits de râpes et beaucoup de cris. Charrue musicale, hoquets de la terre. Pressentiment de destruction. Fresque illuminée : EROÏCA.
Dixième morceau CADENCE où mon piano s’élargit. Je pense au film : « Les 5000 doigts du Docteur T ». Tous les Cage du monde descendent la gamme. Les gémissements s’étranglent. Voici l’INTERMEZZO, morceau pathétique. « Rom rom tirelire », cueillette « d’heure exquise en ixe heureux ». Et au-delà Pierre Schaeffer annonce les titres de la première Symphonie pour un homme seul. Enfin l’outre-tombe s’entremêle et se décline. Il rejoint la fameuse STRETTE, aujourd’hui en chemin de fer. Les scieries au corps de violoncelle enchanté disent la naissance de cette musique : racines de sons, timbres minéraux, notes trompe-oreille et : « je continue à rêver la nuit de musiques utopiques »…
Pierre Henry, 1er décembre 2009, note de programme de la création, 2010.
Liste des mouvements
1. Trépidation (2’42, stéréo)
2. Prosopopée 1 (5’08, mono)
3. Partita (2’16, stéréo)
4. Valse (1’25, bipiste)
5. Erotica (3’39, stéréo)
6. Scherzo (2’50, stéréo)
7. Prosopopée 2 (2’55, stéréo)
8. Apostrophe (4’38, mono/stéréo)
9. Eroïca (2’59, stéréo)
10. Cadence (1’35, bipiste)
11. Intermezzo (2’42, mono/stéréo)
12. Strette (5’22, stéréo/mono)
2. Prosopopée 1 (5’08, mono)
3. Partita (2’16, stéréo)
4. Valse (1’25, bipiste)
5. Erotica (3’39, stéréo)
6. Scherzo (2’50, stéréo)
7. Prosopopée 2 (2’55, stéréo)
8. Apostrophe (4’38, mono/stéréo)
9. Eroïca (2’59, stéréo)
10. Cadence (1’35, bipiste)
11. Intermezzo (2’42, mono/stéréo)
12. Strette (5’22, stéréo/mono)
Date de création
2010-01-09
Création de l'oeuvre
Studio 104 (salle Olivier Messiaen), Maison de la Radio, Paris, cycle acousmatique « Multiphonies » organisé par l’Ina-GRM
Composition
Date de composition
Composé du 15 octobre au 27 décembre 2009
Sources sonores
sons originaux sur disque souple de la Symphonie pour un homme seul
Lieux de création des sons
Studio d'essai de la RTF
Collaborateurs de réalisation
Mangin, Bernadette
Production
Discographie
Galaxie Pierre Henry, Decca/Universal, 2021, coffret 13 CD, n° 4855, vol. 11 (12 ème mouvement : Strette)
Technique
Support
Bande numérique (DAT)
Bit Rate/Frequency
48 kHz
Nombre de canaux
Stéréo/Mono
Sources
Identifiant
http://pierre-henry.org/items/show/35
Source
Fonds Pierre Henry, boite rouge PHBR-00182
Fonds Pierre Henry, classeur DONAUD1807_000131
Cote BNF version de référence autorisée
DONAUD1714_002260
Cotes BnF autres versions abouties
DONAUD1714_002261 ; DONAUD1714_002262. Bandes du concert de la création
Cotes BNF matériel de composition
DONAUD1714_002235 à DONAUD1714_002259 ; DONAUD1714_002906
Relations entre contenus
Ce contenu | Puise dans les sources sonores de | Item: Symphonie pour un homme seul, 1ère version |
Ce contenu | Puise dans les sources sonores de | Item: 1er quatuor |
Item: Pulsations, version 2011 | Puise dans les sources sonores de | Ce contenu |