Pierre Henry

Studio Son/Ré

août 1982 - septembre 1996

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Pierre Henry le plus ancien DJ vivant © Couverture du magazine Citizen K

 

À l’orée des années 1980, face à l’obsolescence du matériel du Studio Apsome, le ministère de la Culture, sous l’impulsion de son nouveau directeur de la musique et de la danse Maurice Fleuret – féru de musique contemporaine et fan de la première heure en tant que critique au Nouvel Observateur et directeur du Festival de Lille – vient en aide au compositeur dans la création de la nouvelle association Son/Ré (Son et Recherche Électroacoustique) en 1982. Le studio, désormais réservé à la composition pure, se renouvelle entièrement avec 9 magnétophones Telefunken, une console trente voies EMT, 13 microphones et un système numérique (5 DAT), etc. L’équipe s’étoffe autour de Pierre Henry et voit l’arrivée de Bernadette Mangin (assistante musicale), Jean-Paul Léglise (installation et maintenance), associés à la sonorisation de concert de Prosonor (1982-1984), puis de La Boîte à sons, de 1985 à 1989. Isabelle Warnier assure désormais l’administration et la production, tandis qu’Étienne Bultingaire, ingénieur du son, est associé au cercle étroit qui accompagne le compositeur lors des concerts.

Une collaboration féconde avec le Studio de recherche de la Radio allemande de Cologne (WDR) dirigé par Klaus Schöning voit la naissance d’une série de Hörspiele (compositions radiophoniques), dont La Ville/Die Stadt (1984) refondu en musique cinématographique un an plus tard pour Berlin, symphonie d’une grande ville, film muet de Walter Ruttmann de 1927. En parallèle à ses créations radio, Pierre Henry travaille sur une fresque de plus de cinq heures d’après Victor Hugo, Hugosymphonie – créée successivement à Strasbourg, Lille, Metz et Paris entre septembre et décembre 1985. Avec la collaboration de Bernadette Mangin, il passe de la bande magnétique à la bande numérique en 1988, puis au DAT (Digital Audio Tape) en 1990 : « Le DAT m’a apporté une vision préalable de la musique que je vais composer. De la musique entendue avant qu’elle ne soit faite » (*). Ainsi une nouvelle sonothèque numérique s’établit-elle à partir du répertoire analogique : la sélection et le repérage du son sont désormais d’une concision et d’une précision parfaites grâce au time code qui fixe la durée. L’imagination est décuplée et s’ensuit une intense période de composition, entre La Dixième Symphonie de Beethoven (1986), Cristal/Mémoire I et II avec les voix de Heinz Bennent, et Hanna Schygulla (1988), Le Livre des morts égyptien (1988), les huit heures du feuilleton Maldoror (1992) et L’Homme à la caméra pour le film de Dziga Vertov (1993).


(*) Pierre Henry – Variations pour une maison et quelques soupirs, Geir Egil Bergjord, La Maison de sons de Pierre Henry, Lyon, Fage Éditions, 2010, p. 200.
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Pierre Henry au travail , Studio Son/Ré, Paris, 1985 © Guy Vivien
Pierre Henry dans son studio rue de Toul, Paris, 1986 © Bernadette Mangin/Collection personnelle Pierre Henry
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Studio Son/Ré, 1987 - Luc Verrier © Son/Ré
Une partie de la sonothèque  © Philippe Ayrault/Région Île-de-France

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