Etudes transcendantes pour un piano imaginaire

Henry, Pierre, 1927-2017

"Dans mon parcours aventureux de chercheur et de compositeur, le piano a été mon instrument privilégié. Il a été le modèle des constructions imaginaires d’un nouvel instrument multiple et complexe. En l’année 1974 j’ai revisité les contes des Mille et Une Nuits. Une œuvre sonore pianistique et gigantesque s’est formée sous mes doigts percutants. Mais sa réalisation est restée inachevée. Aujourd’hui je retrouve ces musiques. Leurs structures sonores ont été volontairement réduites et appauvries pour remodifier la valeur et l’intensité de chaque son. Une par une, elles ont été remontées temporellement et réécrites sous forme d’études pour cette création qui veut être une virtuosité pour clavier et surtout l’expression de mon imaginaire de tous les pianos."
Pierre Henry, note de programme de la création, 2015.

"Étude 1 : Des pas et de multiples glissandos, parfois superposés, griffent le piano. A petits sauts, répétitions des dessins staccato jusqu’à un barbotage et une strette de pulsions piquées. Source : "La jouvencelle coupée."
Étude 2 : Étude aux obstacles semés sur la table d’harmonie. Sons réalistes de grimpe, de chutes, de bruits d’atelier de construction. Sons tournants, toupies sonores, tremblement rageur sur une note pivot : mes anacrouses et désinences. Source : "Le cheval d’ébène".
Étude 3 : Échos de gorge grincée. Cette étude utilise le vocal entre les dents. Source : "Schéhérazade".
Étude 4 : Sur une note, puis à l’octave, on perçoit le glas prémonitoire d’une cavalcade mélodique. C’est l’image de tous les accordages pianistiques. Source : "La ville d’airain".
Étude 5 : Reprise de l’ambiance aquatique, mêlée aux grincements d’une ascension métaphysique. Les trémolos sur une note sont la trame essentielle de cette étude de matière impalpable. Source : "Le tapis volant".
Sixième et dernière étude : La plus contrapuntique de toutes, avec un parcours mélodique très ouvragé. Échanges et dialogues sont le discours limpide de cette étude qui nous conduit à un rythme qui montre la tête et s’envenime jusqu’à la fin dans un parcours jazzé et faux-semblant de rock. Source : différents contes.
L’ensemble de ces six études peut faire penser à un précis de composition conçu par un émule de Raymond Roussel."
Pierre Henry, note de programme de la création, 2015.

1. Étude au glissando (6’05)
2. Étude au chevalet (8’21)
3. Étude aux pleurages (4’24)
4. Étude à l’accordage (6’55)
5. Étude au trémolo (5’06)
6. Étude jazzée (8’20)

2015-11-13

Gaîté Lyrique, à Paris, au cours du festival Marathon !

Composé du 14 janvier au 9 février et du 4 mars au 16 avril 2015. La version définitive de concert est finalisée le 25 mai 2015.

Les Mille et Une Nuits, édition établie et traduite de l’arabe par Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel, Paris, Bibliothèque de La Pléiade, Gallimard, 2005.

Sonothèque Pierre Henry : Piano préparé : enregistrements effectués en 1974, avec la collaboration de Bernard Bonnier et Isabelle Warnier, pour un projet longuement travaillé mais non finalisé "Les 1001 nuits" de mai à octobre 1974.

Apsome 3, 32 rue de Toul

Mangin, Bernadette

Polyphonies, Decca/Universal, 2017, coffret 12 CD, n° 4814504, vol 2 - Réédition 2022, n° 4535498

Bande numérique (DAT)

48 kHz

Stéréo

http://pierre-henry.org/items/show/168

Fonds Pierre Henry, boite rouge PHBR-00297

Fonds Pierre Henry, classeur DONAUD1807_000143

DONAUD1714_002996

DONAUD1714_002995. Version courte de 25'25

DONAUD1714_002997. Bande du concert de la création

DONAUD1714_003100. Version discographique, 39'22, seuls les silences entre les mouvements ont été modifiés

DONAUD1714_002960 à DONAUD1714_002994 ; DONAUD1714_002999 ; DONAUD1714_003116